Portrait de Cimadienne - Charlotte Huteau28 juillet 2017 | Charlotte Huteau fait partie de l’équipe des Cimadiens, avec Julie Révilla de los rios, engagés dans l’organisation de la session nationale de septembre, à Poitiers. Elle revient sur ses deux sujets de prédilection : l’environnement et les migrations. ![]() Docteure en droit, Charlotte Huteau est militante Cimade à la Rochelle depuis 2010. « A l’époque, je suis arrivée à la permanence par le bouche à oreille. Je cherchais un stage pour mes études. Je l’ai fait dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, où l'une des référentes était bénévole à la Cimade ». Au départ, la jeune femme souhaite donner un simple conseil juridique, puis, elle découvre les multiples centres d’intérêt de la Cimade, notamment les dimensions politiques, militantes et la sensibilisation à son action. Par la suite, elle a également été personnellement confrontée aux difficultés administratives des étrangers lorsqu'elle a rencontré mari, étudiant haïtien en France. A 29 ans, ses études et son engagement lui permettent de se consacrer à l’étude des migrations et à la protection de l’environnement. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2016, porte sur ces deux sujets. Son titre : « Le déplacement en zones côtières, entre anticipation et gestion des risques naturels. Perspectives juridiques». « J’ai été interpellée en lisant les premiers articles sur les réfugiés des iles Vanuatu obligés de migrer et de quitter leurs lieux de vie. » En effet, en 2004, le village de Lataw, sur les îles Torrès, prenait l’eau. Cette petite localité du pacifique Sud avait reculé de plusieurs centaines de mètres. D’après les Nations Unies, ses 70 habitants devenaient ainsi les premiers « réfugiés climatiques » de l’Histoire. « A l’époque, rien n’était prévu par le droit international. Comment s’adapter et anticiper ces migrations ? Selon moi, la migration peut aussi être une stratégie d’adaptation. Au contact de la Cimade, j’ai compris que la Convention de Genève est inadaptée face aux migrations actuelles. » Charlotte déplore aussi que la question des migrants est systématiquement le parent pauvre des négociations lors des sommets mondiaux pour le climat. Aujourd’hui, faute de temps, la Cimade
demeure son unique engagement régulier même si cette
future enseignante-chercheuse suit de près
l’actualité de différents mouvements dont celui des
Colibris. Créé en 2007, sous l’impulsion du paysan
et activiste Pierre Rabhi, cette association souhaite construire une
société écologique et humaine. Colibris place le
changement personnel au cœur de sa mission. Cette démarche
de transition, à la fois individuelle et collective, inspire
Charlotte. « Leur projet de faire évoluer les choses sans
tout attendre des lois et en valorisant les initiatives locales me
semble utile et efficace. » |